John se téléporte au moment le plus calme de la timeline impressionnante et chargée d'histoire du frigo qu'il peut repérer, qui se situe sur La Terre des Tombes et de Krypton, à environ une demi-heure avant son combat final contre tous les types qu'ils devaient affronter pour se tirer de cet enfer. Comme le nom de la planète l'indique, la surface est couverte de tombes, chacune étant un gratte-ciel ancien perçant les nuages orageux brillants et gazeux au-dessus. Mais il n'y a qu'une seule tombe pour laquelle il est venu. Un simple réfrigérateur familial, comme celui avec lequel il a grandi.
Il fait son entrée dans le canon à une extrémité d'un toit, tellement haut que la tempête chimique qui traverse l'atmosphère lui hérisse les cheveux. À l'autre bout du toit, il voit Dirk et Dave en train de faire quelque chose qu'il n'aurait jamais pensé voir : ils... s'enlacent. Pas juste un câlin régulier, sans engagement. Ils s’enlacent avec une putain d'intensité incroyable. Le visage de Dave est enfoui dans le côté de Dirk, et Dirk a passé ses deux bras autour de lui d'une manière qui laisse penser qu'il n'a jamais vraiment enlacé un autre être humain auparavant.
Sentant que c'est probablement quelque chose qu'il ne devrait pas voir, il s'avance sur la pointe des pieds vers le sarcophage présumé de Gamzee aussi prudemment et silencieusement que possible, et place ses mains juste au-dessus de la coque épaisse en aluminium. Au moment où les paumes de John touchent le réfrigérateur, Dirk se tourne pour le regarder. Sa tête ne bouge que d'un pouce. Lentement, il abaisse un sourcil et reprend son activité poignante et profondément personnelle avec Dave, comme s'il n'avait rien observé qui mérite d'être reconnu.
Ce qui, suppose John, est peut-être pour le mieux ainsi ? Il ne cherche pas à perturber la timeline plus que nécessaire. Il est seulement là pour voler un réfrigérateur qui a récemment été utilisé pour enterrer un clown. Il a déjà assez à faire avec ce vol idiot tel qu'il est.
De toute façon, il décide de se mêler de ses affaires et de ramener ce réfrigérateur sur Terre C. Il se téléporte lui-même et le réfrigérateur jusqu'au même endroit où il était parti, tout en laissant astucieusement les chaînes enroulées autour du réfrigérateur derrière lui sur T-TK.
JOHN: alors euh...
JOHN: je suis de retour.
JOHN: tout le monde, préparez-vous à CE putain de mec, je suppose...
Avec la même délicatesse qu'il utiliserait pour toucher une cuvette de toilettes dans un lieu public, il saisit la poignée du réfrigérateur et tire.
Gamzee ressort immédiatement, en sueur, haletant, et sentant les chaussettes portées en continu pendant deux semaines. John recule et se pince le nez. Calliope lance à John un regard perçant, comme une enseignante sévère.
GAMZEE: POOOOOOOOOOOOUET.
GAMZEE: kof KOF kof KOF pouet HUMPF!
GAMZEE: fschhh POUET kof POUET humpf OUF.
CALLIOPE: ah, paUvre chose.
CALLIOPE: toUt va bien maintenant. VoUs allez bien.
CALLIOPE: prenez un moment poUr reprendre votre souffle, monsieUr le clown. VoUs allez voUs sentir beaucoup mieUx.
GAMZEE:GAMZEE: kof AGH kof POUET kof HUMPF fschhh POUET pouet POUET.
GAMZEE: honk HONK honk GASP wheeze GASP...
GAMZEE: GAMZEE: siiiiiEeeeeEeeeEeeEeEeEeEeEeEeEeEeEeEeEeEeEeEeEe!
GAMZEE: POoOoOoOoOoOuet HuMpF hUmPf pOuEt kOf.
GAMZEE: CCoUgH cOuGh pOuEt pOuEt BoUhOu hOu HoU hOu...
GAMZEE: BoUhOu hOu HoOu hOoU HoOu hOoU PoOoOoOoOoUET...
GAMZEE: BoO hOo PoUeT HoO pOuEt pOuEt wAaAaAaAaAaAh!
CALLIOPE: oh mon dieu.
CALLIOPE: qu'est-ce qu'il y a, monsieUr?
CALLIOPE: dites-noUs ce qui voUs fait mal. Laissez toUt sortir, mon ami.
CALLIOPE: noUs sommes là poUr voUs. u_u
GAMZEE: j'aI été UnE sAlE eNfLuRe, uN vIlLaIn SaLe FiLs De PuTe. :o(
Calliope hoche la tête en signe de compréhension, et lui tapote le dos.
GAMZEE: J’aI eNcUlé DeS fIlS dE pUtEs.
GAMZEE: La MaJoRiTé dE cEs FiLs De PuTeS étAiEnT mEs AmIs.
GAMZEE: j’AI fOuTtU lA PuRe Et DuRe ViOlEnCe SuR eUx Et Ce n'ÉtAiT pAs pUtAin SyMpA dE mA pArT mOi.
GAMZEE: pAs Du ToUt. :o(
GAMZEE: eT mAiNtEnAnT j’SuiS dAnS uN éTaT éMoTiOnNeL à FoRcE dE tRaInEr Ma MaUvAiSe PaSsE DaNs Le TrOnC dE lA fAiM.
GAMZEE: uN sOrT QuE j’Ai bIeN mÉrItÉ pOuR cE qUe j'Ai FaIt.
GAMZEE: eT çA m’a dOnNé ToUt Le TeMpS De RéFlÉChIr À MoN SoRt eT à Ce MoNtIcUlE dE SaLeS DéTrItUs QuE j’aI ÉtÉ tOuTe Ma fIlS dE pUtE dE ViE.
GAMZEE: eT j’aI eU MoN éPiPhAnIe lÀ-dEdAnS.
GAMZEE: cOmMe Si j’éTaIs ToUt ImMeRsÉ DaNs LeS jUsTeS éPiPhAnIeS dE sEs fIlS dE pUtEs Yo.
GAMZEE: pReSqUe EnTiÈrEmEnT *ImMeRsÉ* DaNs LeS éClAiREmEnTs éMoTiOnNeLs, MeS bOnS NiNjAs.
GAMZEE: eT j’aI aTtEiNt QuElQuEs RéAlIsAtIoNs dE fIlS dE pUtEs BiEn fErMeMeNt AcQuIsEs.
GAMZEE: bIeN pLuS fErMeS QuE mOn EmPriSe dAnS uNe pUtAiN De SalOpe DaNs Ce FrIgO.
GAMZEE: eT cEs PuTaiNs RéAlIsAtIoNs De fIlS dE pUtE SoNt DoNc De CeT oRdRe:
GAMZEE: jE sUiS uN vIlLaIn, ViLlAin TyPe.
GAMZEE: GAMZEE: eT jE sUiS lÀ pOuR PutAin *RéDeMpTeR* lE fIlS dE pUtE qUe jE sUiS.
GAMZEE: PoOoOoOoOoUeT.
Calliope, les yeux fermés, continue ses gestes sympathiques. Elle lui tapote le dos, hoche très lentement la tête, émettant un "mm-hm" de temps en temps. Ce n'est que lorsqu'il est distrait par ses propres sanglots qu'elle jette un coup d'œil à son téléphone, révélant qu'elle aussi ne serait pas contre si ce soliloque de rédemption pouvait se dépêcher un peu.
GAMZEE: cEsS PutAinS D'eUrEkAs ReDéMpTiVeS dOnNeNt DeS fRaCaS dAnS mA pOêLe à pEnSéE...
GAMZEE: Me DiSaNt DeS tRuCs CoMmE, BoOu hOoU, jE sUiS mÉcHaNt, jE sUiS mÉcHaNt!
GAMZEE: Ce QuE jE vEuX dIrE, c'EsT qUe La dUrE PuTaIn De MeRde qUe j’Ai ChIé A BeSoIn D’eXpLiCaTiOnS PoUr Te FaIrE vOiR lA vÉrItÉ.
GAMZEE: lA VéRitÉ, c’EsT QuE MoN AfFrEuX CaRacTèRe De FiLs dE pUtE A uN CeRtAiN NoMbRe De *cAuSeS PrOfOnDeS* qUe vOuS dEvEz InDuLgEnCeR.
GAMZEE: éCoUtEz-MoI BiEn, MeS pEtItS gArÇoNs Et SaLoPeS, CaR vOiCi UnE BoRnÉe De BrUiTs QuI vA ToUt PuTaiN De mItIgEr Ma MoRaLiTé dE fIlS dE pUtE.
GAMZEE: pOoOoOoUeT.
JOHN: (oh doux jésus.)
ROXY: (chut!)
GAMZEE: j’aI éTé gEnRe. MaLtRaItÉ eT tOuT, MeS pOtEs.
GAMZEE: EnFaNt, j’aI ÉtÉ NéGlIgÉ ComMe uN fIlS dE pUtE PaR uN vIeUx BoUc PaTeRnEl SeVèRe.
GAMZEE: j’ÉtAiS uNe DéCePtIoN pOuR lUi, eT jE pEuX pAs Le BlÂmEr d'aVoIr aBaNdOnNé Sa MèRe Du PlUs InUtIlE DeS gAmInS.
GAMZEE: j’AiUrAiS pUtAin fAiT La mÊmE cHoSe De FiLs dE pUtE À MoI Si j’ÉtAiS uNe GrOsSe ChÈvRe CrUeLle.
GAMZEE: aLoRs Ça eXpLiQuE gEnRe, La PluPart De MeS cRiMeS, d’UnE FaÇoN qUi fAiT qUe Tu VeUx PutAin PrEnDrE MoN pArDoN dE fIlS dE pUtE eT l’EmMeNeR fAiRe UnE bAlAdE.
GAMZEE: iL y a AuSsI d’AuTrEs RaIsOnS à CoNsIdÉrEr, gEnRe...
GAMZEE: De lA MeRdE QuI rEnDeNt CeT aRc De RéDeMpTiOn BiEn SoLiDe CoMmE uN éLiXiR InCrAcKaBlE.
GAMZEE: GeNrE, cOmMe Le FaIt QuE MoN SaNg VoIlEt SiGnIfIe QuE j’aI eU dEs PrEsSiOnS CuLtUrElLeS pOuR êTrE uN sAcRé DaMnÉ BoUfFoN à ViE.
GAMZEE: Qu’En DiReS-Tu dE cEtTe MaIn QuE lEs MeSsIaS m’oNt ReFiLéE, mEs SaLoPeS.
GAMZEE: Un FiLs De pUtE vAs EnViEr Ça CoMmE uNe SaLe DaMnÉe d’ErUpTiOn CuTiCulAiRe.
GAMZEE: AlOrS CoMmEnT jE pEuX vRaImEnT ÊtRe BlÂMé PoUr, QuAnD iL s’AgIt d’UnE PeTiTe DoSe De sUbJuGgLaTiOn QuE j’Ai ÉtÉ CuLtUrElLeMeNt aMèNe À fAiRe, eT aUsSi MaLtRaItÉ tRaGiQuEmEnT pAr UnE cHèVrE. ToUt çA DoIt AmEnEr à VeRsEr UnE LaRmE PoUr MoN sOrT, sInOn vOuS êTeS aUtAnT aTrOcE qUe MoI.
GAMZEE: eT c’EsT pOuRqUoI jE m’EfFoRcE dE sAiSiR Ma RéPeNtAnCe AuSsI SoLiDeMeNt Et SéRiEuSeMeNt QuE jE lE fErAiS aVeC Le SeIn d’UnE sAlOpE!
GAMZEE: mOn ArC dE RéDeMpTiOn EsT vRaImEn ExCelLeNt. jE lE pEnSe SiNcÈrEmEnT, eT jE sUiS SiNcÈrE, CoMmE uN sAl MaUvAiS bOnHoMmE De PuTe tRiStE eT dÉsOlÉ.
GAMZEE: À PaRtIr dE cEtTe JoUrNéE, jE pRéVoIs De PrEnDrE mA rÉsOlUtIoN pOuR êTrE Un ClOwN rÉgÉnÉrÉ.
GAMZEE: vRaImEn Un NoUvEl CuL dE fIlS dE pUte, gRaCe À MeS NoUvEaUx AmIs. :o)
CALLIOPE: bravo !!! ^u^
ROXY: putain grave
Pendant que les deux amis de John sont occupés à câliner sans doute la pire personne qu'il ait jamais rencontrée dans sa vie, il s’éloigne discrètement de quelques mètres du groupe et sort son téléphone de sa poche. Il n’y a qu’une seule personne dans l’univers qui puisse vraiment comprendre ce que John traverse en ce moment.
JOHN: hé terezi, t'es là ?
TEREZI: QU3 V3UX TU
JOHN: tu ne croirais jamais ce qui se passe juste derrière moi en ce moment.
TEREZI: J3 P4R13 QU3 S1
JOHN: non tu ne croiras pas.
JOHN: regarde ça...
John tient discrètement son téléphone au-dessus de son épaule et prend un Snapchat de Gamzee en train de pleurer dans les bras de Calliope. Roxy est à côté d’eux, hochant la tête solennellement.
TEREZI: OH PUT41N
JOHN: je sais, pas vrai?
TEREZI: 1L PL3UR3 COMM3 UN P3T1T L4RV34U
TEREZI: V4S Y DONN3-LU1 UN COUP D4NS L4 COQU1LL3 POUR MO1
JOHN: je peux pas.
TEREZI: JOHN, J3 T3 D3M4ND3 D3 R3NDR3 UN S1MPL3 S3RV1C3 À UN3 V131LL3 3T CH3R3 4M13
TEREZI: N3 SO1S P4S D1FF1C1L3
JOHN: euh, je pense pas que ça va bien se passer.
JOHN: tout le monde prend ça étrangement au sérieux.
JOHN: apparemment, on va lui laisser avoir un “arc de rédemption” ?
TEREZI: H4H4H4H4H4H4H4H4H4H4H4H4
JOHN: ouais, c'est...
JOHN: enfin, qu'il y a t-il de plus à dire?
JOHN: ic’est littéralement la plus putain de stupide idée que j’ai jamais entendue, mais que veux tu qu'on fasse.
TEREZI: L3 R3M3TTR3 D4NS C3 FR1GO 3T L3 J3T3R 4 L’OC34N, VO1L4
JOHN: carrément.
TEREZI: POURQUO1 VOUS VOUS 3MB3T3Z 3NCOR3 4V3C C3T 1MB3C1L3
JOHN: me demande pas. c’est un truc de calliope.
TEREZI: OH MON D13U
JOHN: je suppose qu’elle a entraîné roxy dedans... alors maintenant je vais juste avec le courant.
JOHN: ça me dérange même pas en fait. je veux dire, il pue, mais...
TEREZI: >XO
JOHN: devine ce que qui se passe maintenant.
JOHN: le connard de clown est de retour. la vie continue.
TEREZI: Ç4 N3 D3V41T P4S CONT1NU3R
TEREZI: POUR LU1, 3N TOUT C4S
JOHN: en parlant de vie...
JOHN: comment ça va là-bas.
TEREZI: OH
TEREZI: B13N
TEREZI: 4SS3Z 3NNUY3UX, J3 VOL3 P4R-C1 P4R-L4 3T TOUT
TEREZI: TU CONN41S L3 D3L1R3
TEREZI: L4 R3CH3RCH3 CONT1NU3
JOHN: toujours aucun signe d’elle?
TEREZI: ...
JOHN: tu es partie depuis, genre..
JOHN: vraiment longtemps, tu sais.
TEREZI: J3 SUPPOS3 QU3 Ç4 DO1T P4R41TR3 COMM3 Ç4 POUR TO1
TEREZI: D3 MON PO1NT D3 VU3, C’3ST UN P3U D1FF3R3NT
TEREZI: D3 TOUT3 F4ÇON, P4S D3 R3TOUR 3N 4RR13R3 M41NT3N4NT
JOHN: ouais, je sais.
JOHN: tout le monde te manque, tu sais.
JOHN: probablement même... *frissons*
JOHN: gamzee.
TEREZI: UGH!!!
TEREZI: BON, C’3ST D3C1D3
TEREZI: J3 N3 DO1S J4M41S R3V3N1R. D3SOL3 3G3B3RT >:[
JOHN: haha, j’aurais jamais dû te parler de son arc de rédemption merdique.
JOHN: j’ai tout gâché!
TEREZI: OU41S >:]
TEREZI: D3 TOUT3 F4ÇON, J3 DO1S Y 4LL3R
TEREZI: L4 PROCH41N3 FO1S QU’ON S3 P4RL3, TU M3 DO1S UN R4PPORT 4V3C 3X4CT3M3NT UN COUP D3 PO1NG D4NS L4 B1T3 DU CLOWN
TEREZI: S4LUT CR3T1N
Souriant, il range son téléphone et retourne à la fête de la pitié de Gamzee. Gamzee pleure tellement de manière théâtrale que plusieurs civils carapaciens se sont arrêtés pour regarder. À en juger par leurs expressions, aucun d’eux n’a jamais été exposé à un tel chagrin de clown. Arraché des bras de Calliope, il s’adresse maintenant à la foule qui s’est rassemblée, parlant de l'importance du repentir sincère.
Calliope vient se placer à côté de John, les mains croisées dans le dos et l’expression paisible.
CALLIOPE: merci, john.
JOHN: um...
JOHN: de rien?
Quelque chose a l'air différente, mais il n’arrive pas à mettre le doigt dessus.
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